Le Sonnet.
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Parlons SONNET ! Parlons d'histoire !
Le mot ` sonnet ´ vient de l'italien sonetto et c'est à la fois un mot français de la langue d'oc et la langue d'oil que les gens du Nord et du Midi utilisaient au XIIIe siècle ayant pour sens « petite chanson ».
Les poétes de l'époque ne sont pas toujours d'accord sur la provenance. Du Belay l'appelle « non moins docte que plaisante invention italienne ». Vauquelin de la Fresnaye précise que le sonnet ne nous vint pas d'Italie mais en revint. Bref !
Sa première forme n'aurait eu aucune forme fixe, c'est-à-dire ni dans le nombre de vers, ni dans leur disposition en strophes, ni de l'alternance des rîmes. Tout ceci est due aux poètes provençaux. Ensuite de troubadours en troubadours, les formes s'inspirèrent au fil des plumes...
Les sonnets de Marot et de Mellin de Saint-Gelais, et les premiers sonnets de Ronsard et du Bellaysont en décasyllabes.
La Pléiade étendit les libertés du sonnet et en fixa les règles, qui sont les suivantes :
« Le sonnet est un poème de quatorze vers en quatres strophes.
Les 2 premières strophes sont des quatrains en rimes embrasées, construites en deux sortes de rimes; les deux dernières strophes sont des tercets sur trois sortes de rimes. La disposition de ces dernières rimes présente deux formes également régulières : ou bien les deux premiers vers de chaque tercet sont à rimes plates, et le dernier vers du second tercet ; ou bien le troisième vers du premier tercet rime avec le deuxième vers du second tercet. »
Par la suite le sonnet connaîtra diverses formes. Partons d'une forme tres connu dont le poéme s'écrit en décasyllabes, puis en alexandrins, en quatorze vers : deux quatrains et deux tercets.
Forme connu : ABBA ABBA CCD EED. ou ABBA ABBA CCD EDE.
Contrairement à ce que beaucoup croient, rappelons que le sonnet n'a pas de rythme défini. Une alternance entre vers courts et vers longs est tout à fait possible, et l'alexandrin n'a rien d'obligatoire. Les rimes croisées dans les premiers quatrains sont parfois considérée comme fausses par les puristes, mais rien ne l'interdit pourtant, et cela ne nuit pas à la musicalité. Le dernier vers d'un sonnet doit produire un effet de chute.
Comme...
- Sonnet classique.
« Un chemin se dessine, la brume le voile…
Le ciel met en demeure tout l'horizon.
Des buissons de roses portent, à la raison,
Toutes les interrogations sur une étoile.
Le cœur bat la chamade, m'irisant le poil.
La météo grisaille sous la trahison
L'inconnu foisonne hors de prison.
Le nouveau seuil parfume d'un songe sur toile.
Le mystère fascine, la rencontre effraye.
La destinée renferme ses secrets coffrés.
La conscience se perd en divagation.
Un nouveau soleil offrirait la direction...
Par peur, les réves s'effacent dans la pénombre.
Au croisement, ne regardez pas dans votre ombre. "
(La Peur de l'inconnu – Soupirance)
Voyons les autres formes de sonnet... rapidement !
- Le sonnet apparent : celui-ci se construit sur seulement deux rimes.
- Le sonnet inversé : comme son nom l'indique, il est l'envers du sonnet 'classique', les deux tercets sont donc au début et les deux quatrains suivent.
- Le sonnet polaire : il se compose d'un quatrain suivi de deux tercets suivi d'un quatrain.
- Le sonnet alterné : un quatrain, un tercet, un quatrain, un tercet
.
- Le sonnet quinzain : il s'agit d'un sonnet classique suivi d'un vers seul, qui doit contenir la chute.
- Le sonnet seizain : un vers isolé, suivi d'un sonnet classique suivi d'un autre vers isolé. Les deux isolés peuvent être les même, créant ainsi un effet de refrain.
- Le sonnet estrambot : c'est un sonnet classique auquel on ajoute un troisième tercet.
- Le sonnet irrationnel : c'est un sonnet dont il peut avoir un vers solitaire entre deux tercet, cliquez ici pour voir l'exemple.
Et les sonnets classiques :
- sonnet dit sonnet italien : ABBA ABBA CC/DEED
- sonnet dit sonnet français : ABBA ABBA CC/DEDE
- SONNETS DITS IRREGULIERS :
- ABBA ABBA CC/ABBA
- ABBA puis ABBA CC/ADDA
- ABBA ABBA CC/DCDC
- ABBA ABBA CC/DCCD
- ABBA ABBA CC/BDDB
- ABBA ABBA BB/CDCD
- ABBA ABBA CDCDDC
- ABBA ABBA CDCDCD
- ABBA ABBA CDCD/EE
- Sonnet polaire :.
Comme…

" Les mots saignent du silence.
La plume goutte au sang.
Le poids du cœur est pesant.
Le parfum jette sa lance…
La douceur d'une fleur bleue,
Les maux passent à fer bleu.
La candeur de cette feuille
Salit aux dires en deuil.
Un plasma s'enracine
De ces pleurs qui fascinent.
L'écrit clora l'abondance
Des blessures en ce temps ;
Se pose l'évanescent
Au floral de renaissance. "
( L'encre à la rose – Soupirance.)
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